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cIRCUIT MéMORIEL DANS le lycée lalande

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A1. Porte du lycée Lalande : présentation

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Le 5 juin 1944* des miliciens pénètrent à l’intérieur du lycée Lalande pendant les ​dernières épreuves du baccalauréat et arrêtent brutalement des élèves et des ​membres du personnel. Comment expliquer cet évènement d’une rare violence ?


Nous, élèves de Seconde D, allons vous raconter les actes de résistance de nos ​prédécesseurs qu’ils ont eux-mêmes nommés modestement «Histoires peu ​ordinaires de lycéens ordinaires »*.


Notre lycée est l'un des plus actifs dans la Résistance française. C'est le seul ​établissement scolaire civil en France à avoir reçu la médaille de la Résistance, ​comme le commémore la plaque apposée sur la façade du lycée. En effet des élèves ​et des personnels se sont sacrifiés afin de libérer la France de la dictature, de la ​collaboration avec les nazis : 32 personnes ont été tuées et 20 personnes ont été ​déportées.


Des pertes importantes au regard des effectifs de l'époque : 70-80 élèves par niveau ​selon Paul Morin, ancien Lalandais. En effet à cette époque les lycées ne sont pas ​gratuits, par conséquent seules les personnes d’une classe sociale aisée pouvaient ​se permettre d'inscrire leurs enfants dans un lycée.

Autre particularité, le régime de Vichy, hostile à l'école républicaine dont les idéaux ​sont jugés trop éloignés de la vision d’ordre moral prôné par Pétain, ferme pour la ​rentrée 1941 les Ecoles normales chargées de former les instituteurs. Les élèves ​maîtres, souvent d'origine modeste, sont transférés dans des lycées tels que celui de ​Lalande ; c'est le cas de Paul Morin qui le mentionne dans son livre J'ai eu vingt ans ​à Dachau. Il rejoint le lycée Lalande avec seize de ses camarades. Dès octobre 1940 ​le lycée regroupe donc des élèves de conditions plus variées.


Enfin le lycée Quinet (aujourd’hui Pardé) étant réquisitionné, des jeunes lycéennes ​poursuivent leur scolarité à Lalande et certaines comme Colette Lacroix prendront ​une part active dans la Résistance.

Aaron,Tom et Pablo


* Voir les frises chronologiques concernant la Seconde guerre mondiale


*Histoires peu ordinaires de lycéens ordinaires, livre de témoignages collectifs ​d'anciens lycéens résistants paru en 1995

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Lycée Lalande

A2. Cour d’honneur : propagande et censure, «Révolution nationale », culte du maréchal

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La cour d'honneur de Lalande a toujours servi de lieu de commémoration et de ​cérémonie. Pour saisir l'atmosphère pesante qui s'installe en France, quelques ​précisions sur le quotidien des lycéens.


Dès la rentrée 1940, les lycéens sont soumis à la propagande du régime de Vichy. ​Chaque jour, puis chaque semaine, ils doivent assister au lever de drapeau dans la ​cour d’honneur du lycée et chanter l’hymne en l'honneur du Maréchal Pétain ​Maréchal, nous voilà! Le proviseur, Monsieur Maurer, un pétainiste notoire, tient ​souvent un discours glorifiant la Révolution nationale mise en place par Pétain et ​illustrée par la nouvelle devise "Travail , Famille, Patrie".


Dans toutes les salles de cours est accroché un portrait du maréchal. Le proviseur ​passe régulièrement dans les classes pour rappeler les nouveaux mots d'ordre du ​régime. De plus il charge officiellement un professeur de l'éducation idéologique des ​élèves une heure par semaine. Des projections de films antisémites, anticommunistes ​sont organisées, par exemple Le Juif Süss ou Français vous avez la mémoire ​courte... En 1941, le régime impose une "charte" du lycéen. La censure passe au ​crible les manuels scolaires, les élèves et enseignants juifs - ou considérés comme « ​éléments de désordre »- sont renvoyés.

Adèle et Manon

Levée des couleurs à l’école Jeanne d’Arc en 1941

Archives municipales de Bourg-en-Bresse, 33Fi2146

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Lycée Lalande

A3. Salle de classe : contre-propagande

de certains élèves

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Les salles de classes, où les élèves passent l'essentiel de leurs journées, sont ​naturellement des lieux de propagation des idées. Face à la propagande du régime ​de Vichy relayée par le proviseur M. Maurer, des élèves tentent de diffuser d'autres ​idées.

Des tracts, des papillons* circulent discrètement durant les cours dès le printemps ​1941. On y fait aussi commerce de portraits du général de Gaulle, de croix de ​Lorraine.


Une rencontre décisive donne l'impulsion durant l'automne 1941 : Marcel Thenon ​puis Paul Morin, élèves d'origine modeste, font la connaissance de Paul Pioda, ​vitrier qui vend également des manuels scolaires d'occasion dans son arrière-​boutique, rue du gouvernement (rue Victor Basch aujourd'hui), à deux pas du lycée. ​Après plusieurs visites, ils se rendent compte tous les trois qu'ils partagent le même ​désir de poursuivre le combat. Le commerçant leur procure alors des journaux ​clandestins, ainsi que des photos du général de Gaulle. Une fois au lycée, les élèves ​les passent à des camarades de confiance.


Cette activité vaut à un élève, Paul Millet, son exclusion du lycée pour diffusion de ​textes "séditieux". Face au tollé général, il est finalement réintégré.


Roger Page manifeste quant à lui son hostilité à la politique de Vichy à travers des ​poèmes.


Au printemps 1943, durant une nuit, des élèves remplacent tous les portraits du ​Maréchal Pétain dans les classes par ceux du Général de Gaulle.


Papillons : Les papillons sont des petits tracts réduits à quelques mots. Leur but est ​de prendre parti par rapport à une situation connue de tous, et de signifier aux ​Français qui partagent cet avis qu’ils ne sont pas seuls. Leur intérêt est de pouvoir ​être fabriqués artisanalement à plusieurs centaines d’exemplaires et diffusés partout, ​discrètement (glissés dans un journal) ou ouvertement (collés sur un mur).

Arda et Anton

Roger PAGE

Marcel THENON

Paul PIODA

Exemple de papillons et de tracts créés et distribués par des élèves du lycée Lalande

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Lycée Lalande

A4. Cour de récréation des "grands-moyens" :

lieu de tensions et de résistance

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La cour de récréation du Lycée Lalande est témoin d'actes de résistance : des tracts, des journaux et des photos de de Gaulle transmis clandestinement par Paul Pioda aux élèves, Marcel Thenon et Paul Morin y circulent sous le manteau. Les journaux distribués au lycée sont Libération, Combat, Franc-Tireur ou encore Bir Hakeim, tirés pour certains par l’imprimerie Michallat tout près du lycée. Ils sont également distribués dans la ville de Bourg-en-Bresse. A partir de 1941, les premiers tracts dactylographiés voient le jour, ce dont témoigne un élève, Lucien Dupont.


Des graffitis sont hâtivement tracés sur les murs : surtout des V de la victoire avec la croix de Lorraine à l'intérieur. Des exemples de ces inscriptions subsistent dans les combles du lycée.


Cependant il y a tout de même des élèves vichystes et antisémites. Un jour, trois d’entre eux agressent Cerf, un élève juif. Il est violemment frappé au visage, mais plusieurs lycéens dont François- Yves Guillin le défendent.

Judith, Léon et Daren

Cour d’honneur du lycée Lalande

Monsieur Michallat devant l’imprimerie

(Journal Bir Hakeim)

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Lycée Lalande

A5. La cour de récréation des "grands-moyens" :

la résistance commence à s'y organiser

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Diverses actions sont menées mais restent isolées. Pour être plus efficaces, des lycéens s'organisent.

Début 1941, Raymond Sordet réunit autour de lui un groupe de jeunes chargé de fournir des renseignements à l’Intelligence Service (service de renseignement extérieur britannique) jusqu'à son arrestation.

Fin 1941, sous l'impulsion de Paul Pioda, Marcel Thenon et Paul Morin créent une sizaine avec quatre camarades de confiance. Les sizaines se multipliant, une trentaine est mise en place en 1942. Début 1943, deux trentaines existent au lycée.

En 1943, des groupes FUJ (Forces Unies de la Jeunesse), synthèse nationale de différents mouvements de la Résistance jeune, se mettent en place à Lalande. Ils sont encadrés par Hugues Barange, chef régional des FUJ et répétiteur au lycée. Le surveillant-général Pierre Schmidt, alsacien camouflé sous le pseudonyme de "Bourgeois", assure le convoyage de la plupart des journaux et tracts depuis Lyon. Les lycéens ne se contentent pas de la diffusion à l'intérieur de l'établissement, ils se chargent surtout de paquets de journaux qu'ils font circuler dans leur entourage à la faveur de leur retour hebdomadaire dans leurs familles. Des armes et du plastic sont par ailleurs introduits dans l'établissement.

Judith, Léon et Daren

Médaille de la Résistance remise à la mère d’Hugues Barange en 1947

La Résistance dans l'Ain et Le Haut-Jura [DVD-ROM]. Paris (France). Histoire en mémoire 1939-1945. 2013

Hugues BARANGE

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Lycée Lalande

A6. Le réfectoire : théâtre de rébellions

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Ici se trouvait le réfectoire des élèves. A plusieurs reprises, ils y ont manifesté leur mécontentement face à la politique de Vichy.

En raison de pénuries, le rationnement entre en vigueur en septembre 1940. Pendant la guerre, l'école doit faire face aux manques de nourriture, de chauffage, de matériel : cahiers, livres, papier, encre, crayons etc... Au début de 1943, les rations servies au réfectoire se dégradent fortement en quantité comme en qualité. Les lycéens, excédés par cette situation, organisent un chahut. Le proviseur tente vainement de calmer leur colère.

La même année, le réfectoire est aussi le lieu d'une manifestation patriotique interdite par le régime de Vichy : la commémoration des morts de la Première Guerre Mondiale. Le 11 novembre 1943, des consignes simples sont données à tout le monde : au sifflement discret de Jean MARINET, élève de terminale et résistant, tous les Lalandais se lèvent pour une minute de silence.

Orane et Ilona

Jean MARINET

"Je savais siffler très fort sans mettre les doigts dans la bouche, comme les voyous de l'époque, j'ai donc donné le signal sans être repéré. L'exécution a été parfaite et unanime, l'administration du lycée n'a pas réagi." - Jean MARINET




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Jean MARINET

Lycée Lalande

A7. Le terrain de sport surnommé la "pelouse" :

un geste audacieux qui aurait pu mal tourner

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Suite au débarquement allié en Afrique du Nord en novembre 1942, les Allemands envahissent la "zone libre" et s'installent notamment à Bourg.

Le mardi 16 mars 1943, des élèves de Lalande sont en cours de sport sur la "pelouse". Des soldats allemands entonnant une marche militaire passent soudain boulevard Paul Bert qui jouxte leur terrain. Se sentant provoqués par les soldats, des élèves leur lancent des pierres par-dessus le mur. Les Allemands furieux font irruption dans le lycée et se plaignent auprès du proviseur. Tous les élèves concernés sont immédiatement convoqués dans la cour d'honneur à midi. Le proviseur demande aux auteurs de se dénoncer, sous peine de renvoi général. Face au mutisme de tous, les lycéens restent longtemps debout sans boire ni manger.


Un élève finit par se dénoncer. Il s'agit de Michel Henriet. Le proviseur décide de l'exclure définitivement avant même la tenue d'un conseil de discipline. Par chance il n’a été ni emprisonné ni déporté, grâce à l'intervention du préfet qui a plaidé sa cause.

Lina et Joséphine

Rapport d’exclusion du proviseur

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Lycée Lalande

A8. Le lycée Lalande : un lieu de recrutement pour des actions de résistance à l'échelle départementale

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Certains lycéens poursuivent en effet leur engagement en dehors de Bourg sur leur temps libre.


Dès le printemps 1942 Marcel Thenon et Paul Morin, responsables FUJ, partent à la recherche de terrains de parachutage dans une grande partie du département de l'Ain.


Marcel Rosette, élève interne, récupère à Bourg des tracts et journaux qu'il distribue autour de lui lorsqu'il rentre chez ses parents, à Chavannes-sur-Suran. Dès 1943, il réceptionne des parachutages d'armes (des mitraillettes, des explosifs). Il participe également à un premier sabotage en février 1943 : le dynamitage d'un pylône électrique sur la ligne Cize-Bolozon-Bourg. Il aide à l'implantation du 2ème maquis de l'Ain sur le mont Nivigne au-dessus de son village et quitte les FUJ pour rentrer à l'AS (Armée secrète) de Chavannes. De juillet à août 1943, il est l'agent de liaison du capitaine Romans-Petit, responsable des maquis pour l'Ain et le Haut-Jura. Le 15 août, il participe à un deuxième parachutage à Chavannes. Au début de l'année 1944, il prend part au vol des voitures de la préfecture pour équiper les maquisards et assiste à deux parachutages : le 3 mars et 9 avril. Dans le cadre de la Libération, son bataillon multiplie les attaques contre les troupes allemandes. En 1947, Marcel Rosette reçoit la médaille de la Résistance.


D'autres élèves fuient le STO et s'engagent dans le maquis en 1943. C'est ainsi que Roger Page, élève de 1ère au Lycée Lalande en 1942-1943, participe à une action symbolique mais au retentissement important : le défilé du 11 novembre 1943 dans la ville d'Oyonnax. Parvenu aux oreilles des Alliés, cet événement fait forte impression : c'est une des raisons qui les poussent à aider la Résistance française. Arrêté en février 1944, Roger Page est déporté à Mauthausen où il meurt le 5 juillet.


Jean Marinet et son ami Roger Guettet, réalisent plusieurs actions symboliques chez eux à Bellegarde : le 11 novembre 1943 ils participent à une manifestation interdite, d'autre part le 14 juillet 1943 et à nouveau le 1er mai 1944, ils remplacent de nuit le drapeau tricolore de la légion des combattants près du monument aux morts par un drapeau frappé de la croix de Lorraine. Jean Marinet sert d'agent de liaison au sein de l'AS. Pour préparer le débarquement allié, il transporte ainsi dans sa valise de lycéen le "plan vert" visant à paralyser le réseau ferroviaire, mais aussi des explosifs et des détonateurs, en compagnie de Roger Guettet.


Lors de leurs activités clandestines, plusieurs élèves sont arrêtés et déportés : c'est le cas notamment des meneurs Marcel Thenon et Paul Morin au printemps 1943, ce qui déstabilise un temps le mouvement de résistance au lycée. En février 1944, c'est le tour de Roger Page, en avril de la même année de René Lethenet, tous deux surpris en pleine mission. D’autres élèves prennent la relève, à l’image de Gilbert Guilland, successeur de Paul Morin après son arrestation, qui devient chef départementale des FUJ.

Lina et Joséphine

Marcel ROSETTE

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Lycée Lalande

A9. Salle des professeurs :

quelques enseignants engagés

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Au lycée Lalande, les élèves ne sont pas les seuls à résister. Certes, à l'image de la ​population française, la majorité du personnel de l’établissement est plutôt attentiste ​et cherche surtout à survivre. Cependant certains s'opposent à la politique du régime ​de Vichy.

Ainsi, durant un cours de grec, M. Mandouze, professeur de lettres, demande une ​minute de silence à ses élèves au moment de la prise d'Athènes par les troupes ​allemandes au printemps 1941. Avec ses collègues M. Merle, M. Devivaise et M. ​Audierne, il proteste aussi violemment contre la propagande officielle assénée aux ​élèves lors des projections obligatoires de films antisémites et anticommunistes. A ​l'issue d'un de ces coups d'éclat, certains sont arrêtés brièvement.

M. Merle quant à lui fait apprendre à ses élèves les vers de Schiller :

"Wir wollen frei sein, wie die Väter waren"

"Eher den Tod als in der Knechtschaft leben."

Ce qui se traduit par:

"Comme nos pères, nous voulons vivre libres

Plutôt la mort que la servitude".


D'autres entrent activement dans la Résistance, tels le surveillant Pierre Schmidt et ​les professeurs Marcel Cochet et Hugues Barange. Ce dernier, chef départemental ​puis national des FUJ, contribue à l'organisation de la Résistance en recrutant ​plusieurs élèves. Quant à Marcel Cochet, il est très tôt chef de sizaine puis chef de ​trentaine tandis que Pierre Schmidt assure le convoyage de tracts depuis Lyon et ​leur répartition sur la ville de Bourg-en-Bresse.

Evan et Louis



M. Audierne

Hugues BARANGE

Marcel COCHET

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Lycée Lalande

A10. La cour d'honneur de Lalande :

lieu d’une arrestation massive le 5 juin 1944

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C'est ici que se produit au début de l'après-midi du 5 juin 1944 un évènement d'une ​rare violence au sein d'un établissement scolaire, alors que les élèves planchent sur ​la dernière épreuve de bac. L'ambiance est particulièrement tendue. Des coups de ​feu éclatent de temps en temps dans la rue. Soudain frappant violemment la porte ​d'entrée, des miliciens entrent en criant des injures. Sous la direction de leur chef ​Dagostini, ils font sortir tous les élèves des salles de classe, sous la pluie. Les ​élèves sont terrorisés. Sur la liste des arrestations que tient Dagostini figurent les ​noms de 42 élèves et 13 professeurs. Selon Jean Marinet, elle lui aurait été fournie ​par un élève milicien infiltré nommé Delannay. Les élèves inscrits sur cette liste sont ​roués de coups, puis contraints de monter dans des camions à l'entrée du lycée, ​avant de partir ensuite pour Saint-Amour, quartier général de la milice. Finalement ​seuls dix élèves ainsi que le surveillant M. Schmidt sont interrogés sous la torture à ​propos de leur activité dans la Résistance. M. Schmidt est relâché mais les dix ​lycéens sont ensuite ramenés à Bourg à l’Hôtel de l’Europe, où ils sont enfermés ​quinze jours dans les caves avant d'être déportés. Un seul parvient à s'échapper ​durant le voyage vers les camps de représailles.


Voici la liste des 10 élèves raflés :

Aimé Chambard

Urbain Colletta

Pierre Figuet

Maurice Lançon

Roger Leboeuf

Marcel Pellet

René Picot

François Rabuel

Gilbert Rude

Seul Fernand Nicod s'évade du train à Mâcon.

Elise, Elsa et Effie

Dessins de Pierre Figuet, l’un des lycéens arrêtés le 5 juin 1944 :

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Lycée Lalande

A11. Devant la plaque aux morts pour la France : La poursuite et l'intensification de l'engagement lycéen après la rafle du 5 juin 1944

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Malgré ces différentes vagues d'arrestations et de déportations, certains lycéens et membres du personnel de l'établissement poursuivent leur engagement en participant à la libération du département.


Des élèves continuent le combat dans les Maquis, dans des compagnies FFI (ou Forces Françaises de l’Intérieur), dans les unités FUJ, notamment dans la 5ème Compagnie et dans le Groupe Claude, fondé en 1943. Ils sont chargés entre autres d’aider à l’évasion des prisonniers, de cacher des réfractaires pour le STO et de saboter des voies de communication. Certains combattent également aux côtés des unités d'avant-garde américaines lors des batailles comme celles de La Valbonne et de Meximieux .


Malgré sa petite taille, le lycée Lalande a fourni un grand nombre d'élèves à la Résistance. Trente-deux ont été tués et une vingtaine déportés. Plusieurs ont été décorés individuellement et le lycée a obtenu la médaille de la Résistance par décret du 3 octobre 1946.


La précocité de la Résistance au sein du lycée, son ampleur et son organisation, l'importance des actions commises et le grand nombre de déportés et de morts ont valu au lycée cette reconnaissance nationale.

Aaron, Tom et Pablo

Remise de la médaille de la Résistance en 1947

La Résistance dans l'Ain et Le Haut-Jura [DVD-ROM]. Paris (France). Histoire en mémoire 1939-1945. 2013

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Lycée Lalande

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Pour aller plus loin...

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Frises chronologiques

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La propagande du régime de Vichy

La propagande vichyste se traduit de différentes façons dans les établissements scolaires.


Les manuels scolaires sont par exemple passés au crible. Ils doivent exalter la Révolution nationale, politique menée par le régime de Vichy. Ceux jugés trop républicains ou trop anti-allemands sont interdits et les livres d'auteurs juifs sont retirés des programmes.


On encourage aussi fortement les chefs d'établissement à organiser des projections de films de propagande. Ainsi les Lalandais découvrent le film de propagande Français, vous avez la mémoire courte ou encore le pamphlet antisémite Le Juif Süss.


Par ailleurs la propagande se manifeste à travers le culte du Maréchal : un portrait de Pétain est présent dans toutes les salles de cours afin d'affirmer sa présence et son autorité auprès des élèves et des professeurs.

En novembre 1941, le lycéen Paul Millet diffuse dans sa classe un texte où le Maréchal Foch critiquait le comportement de Pétain en 1918. Cela lui vaut une exclusion du lycée pendant un mois, ce qui montre bien que toute critique du maréchal est interdite.


Lors de la visite du maréchal à Bourg-en-Bresse le 12 septembre 1942, de grandes cérémonies sont organisées dans toute la ville et les représentants des différents établissements scolaires burgiens doivent y assister.


La propagande s'exprime aussi au lycée à travers la cérémonie du drapeau, quotidienne puis hebdomadaire.

Certains élèves s'amusent alors à parodier le chant en l'honneur du maréchal. Marcel Rosette, un ancien élève du lycée Lalande se souvient : "Le lundi matin et le samedi midi, dans la cour d’honneur nous devons assister au lever et à la descente du drapeau en chantant : "Maréchal, nous voilà!…." Nous remplacions alors maréchal par général et cherchions ainsi de nouveaux adeptes." Ou bien les paroles deviennent "Liberté, Liberté chérie... en Miss Berthet, Miss Berthet, chérie...", en référence à la professeur de musique du lycée !

Visite du Maréchal Pétain à Bourg-en-Bresse, le 12 septembre 1942

674W01_011 Archives municipales de Bourg en Bresse

674W01_016 Archives municipales de Bourg en Bresse

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Le régime de Vichy

Le 16 juin 1940, deux jours après l'entrée des Allemands dans Paris, le président de ​la République Albert Lebrun nomme le maréchal Pétain, président du Conseil. Il ​forme un nouveau gouvernement et annonce aux Français le lendemain qu'il a ​demandé aux Allemands l'armistice. Le général de Gaulle s’y oppose ; il part pour ​Londres où il lance son premier appel radiodiffusé à la résistance le 18 juin.


L'armistice franco-allemand est signé le 22 juin dans le wagon de Rethondes. Pétain, ​depuis la ville de Vichy, dirige désormais la zone sud, dite “zone libre”. Le 10 juillet, ​l'attribution des pleins pouvoirs au maréchalest votée par le Parlement ; l’État ​Français remplace désormais la III° république. Ce régime réactionnaire, ​antidémocratique, antisémite se met en place autour des valeurs de “Travail, Famille, ​Patrie”, la nouvelle devise de la France, et mène une politique de “régénération” ​appelée “Révolution nationale”. Il entre dans la voie de la collaboration avec les ​Allemands dès l’entrevue de Montoire entre Pétain et Hitler,le 24 octobre 1940.

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Maréchal, nous voilà!

Maréchal, nous voilà! est une chanson française à la gloire du Maréchal Pétain écrite par André Dassary.


1 - Une flamme sacrée

Monte du sol natal,

Et la France enivrée

Te salue, Maréchal!

Tous tes enfants qui t’aiment

Et vénèrent tes ans,

A ton appel suprême

Ont répondu : Présent.


REFRAIN:

Maréchal, nous voilà!

Devant toi, le sauveur de la France,

Nous jurons, nous tes gars,

De servir et de suivre tes pas,

Maréchal, nous voilà!

Tu nous a redonné l’espérance,

La Patrie renaîtra Maréchal, Maréchal,

Nous voilà!


2 - Tu as lutté sans cesse

Pour le salut commun;

On parle avec tendresse

Du héros de Verdun..

En nous donnant ta vie,

Ton génie et ta foi,

Tu sauves la patrie

Une seconde fois.


3 - Quand ta voix nous répète,

Afin de nous unir:

“Français, levons la tête,

Regardons l’avenir!”

Nous brandissant la toile

Du drapeau immortel,

Dans l’or de tes étoiles,

Nous voyons luire un ciel.


4 - La guerre est inhumaine,

Quel triste épouvantail!

N’écoutons plus la haine,

Exaltons le travail,

Et gardons confiance

Dans un nouveau destin,

Car Pétain, c’est la France!

La France, c’est Pétain!!


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Juif Süss

Le Juif Süss (en allemand : Jud Süß) est un film de propagande nazie tourné en 1940 par Veit Harlan sous la supervision de Joseph Goebbels, ministre de l'Éducation du peuple et de la Propagande, dans les Studios de Babelsberg.


Ce film, adapté du roman de Lion Feuchtwanger paru en 1925, constitue l'une des rares incursions du cinéma national-socialiste dans un véritable discours de propagande raciale.

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Paul PIODA

Paul Pioda, né à Bourg-en-Bresse en 1907, tient une petite entreprise de vitrerie-miroiterie et d'encadrement dans le chef-lieu du département, rue du Gouvernement (aujourd'hui rue Victor et Hélène Basch).

Officier de réserve, il est un des pionniers de la résistance burgienne face au régime de Vichy. Dès le début de l'occupation, il cache des armes dans une ferme proche de bourg. Sous le pseudo "Charles", il organise aussi le mouvement Libération-Sud dans l'Ain. Dans ce cadre, il recrute des jeunes gens désireux de poursuivre le combat. Il mène des missions de renseignements, s'occupe de parachutages. Son magasin est une plaque tournante de la résistance de Bourg-en-Bresse, et parfois de l'Ain : c'est un lieu de rencontres clandestin, de distribution de tracts, de photos de de Gaulle, de journaux mais aussi de fabrication de faux papiers. Il ravitaille des résistants emprisonnés dans le chef-lieu de l'Ain, aide les réfractaires au STO (Service de Travail obligatoire) à rejoinde les maquis, s'occupe de soldats alsaciens déserteurs de la Wehrmacht.

Dénoncé, Paul Pioda est arrêté le 18 juin 1943. Interné à la prison Saint-Paul à Lyon, puis à celle d'Eysses, il est déporté à Dachau, puis au camp de Flossenbourg, où il meurt le 31 octobre 1944.

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Marcel THENON

Marcel Thenon, né en 1925 à Saint-Denis-en-Bugey, est élève de Seconde au lycée Lalande au début de la guerre. Fils de cheminot, c'est un élève boursier.

A la rentrée 1941, il fait connaissance de Paul Pioda qui vend des manuels scolaires d'occasion. Par l'intermédiaire du commerçant, il entre au mouvement Libération et dès novembre 1941, il est chef de la première sizaine (groupe de six résistants). Il distribue des tracts, des portraits du "colonel" de Gaulle et des journaux clandestins (Libération, Franc-Tireur, Combat...). En janvier 1942, une première trentaine (soit cinq sizaines) est créée. Au printemps Marcel Thenon, avec l'aide de Paul Morin, prospecte pour des terrains de parachutage dans l'Ain. Il est nommé responsable départemental des jeunes de Libération, les FUJ ou Forces Unies de la Jeunesse.

Marcel Thenon participe à la destruction des fichiers d'appel au STO dont les services sont rue des Casernes à Bourg. Cette opération est menée avec un groupe des FUJ de Bourg. Une forte répression est déclenchée lors de la destruction de fichiers du STO, Marcel Thenon est arrêté et déporté en Allemagne à Neuengamme le 23 mai 1944.

Lettre de Marcel Thenon

Transcription de la lettre:

Monsieur,


je viens d'apprendre par mes parents que vous aviez eu l'extrême bonté de leur envoyer un colis qui m'est destiné. Vous ne pouvez savoir combien cela me fait plaisir. Je vous remercie d'avoir apporté à mes parents et à moi-même, en plus d'une aide matérielle importante, une marque de sympathie à laquelle plus qu'à toute autre chose je suis sensible. J'avais craint un instant en effet que vous, les parents de mes jeunes amis de Carriat, ne me gardiez rancune de les avoir entraînés dans une aventure aussi dangereuse. Je vois qu'il n'en est rien heureusement et j'en suis sincèrement heureux.

Ce qu'ils ont fait, ce que nous avons fait, nous nous devions de l'entreprendre. Des circonstances malheureuses ne nous ont pas permis de mener notre tâche jusqu'au bout. Tant pis. "Une entreprise avortée vaut mieux que l'absence de toute entreprise". Nous en serons quitte pour reprendre au grand jour, après la libération, notre rôle de jeunes français, avant-garde d'une jeunesse nouvelle qui s'est révélée dans l'action. C'est avec un immense soulagement que j'ai entendu le verdict du 6 mars. Un seul est resté avec moi pour très peu de temps. Tous les autres sont retournés en liberté. Moi qui connaissais la prison, j'ai été heureux de les voir partir. C'est autant de bras que la France gagne.

Encore une fois Monsieur, je vous remercie. Je vous prie de transmettre à votre fils mon cordial bonjour et l'assurance que je n'oublie ni lui, ni ses camarades.


Recevez, Monsieur et Madame, mes respectueuses salutations.


Marcel Thenon

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Ecrits de Roger PAGE

Roger Page est né le 29 novembre 1922 à Saint-Sulpice dans une famille d'instituteurs. Au lycée Lalande, il participe à la Résistance notamment en écrivant des poèmes. Dans l'un d'eux, qu'il intitule "La colère du juteux", il évoque l'irruption d'Allemands en colère dans l'établissement après le jet de pierres d'élèves lalandais sur des soldats durant un cours de sport :


"Les vieux bâtiments du bahut de nos pères,[..]

Tremblent encore d'avoir vu dans la cour d'honneur

Un juteux déchaîné répandant la terreur."


Le 14 juillet 1942, il participe à une manifestation interdite devant le monument aux morts. Arrêté, il est fouillé, soumis à des "interrogatoires accompagnés d' arguments "frappants", selon une de ses lettres.

A l'été 1943, fuyant une convocation au S.T.O. (Service de Travail Obligatoire), il s'engage dans les maquis du Bugey avec son frère. Tous deux participent au retentissant défilé des maquisards à Oyonnax le 11 novembre 1943.

De nouveau arrêté en février 1944 durant une mission de ravitaillement, il est déporté à Mauthausen (près de Linz - Autriche) où il meurt le 5 juillet 1944.

Le chant des pionniers, réécriture de Maréchal, nous voilà!

par Roger Page sur son cahier de lycéen

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Des tracts papillons : témoignages

Dès le printemps 1941, la police relève une "propagande gaulliste" au lycée Lalande. Plusieurs élèves, comme Lucien Dupont ou Jean-Baptiste Bezaut, sont interrogés et reconnaissent avoir rédigé et diffusé des tracts. Voici comment Lucien Dupont décrit son action :

"J'ai opéré de la façon suivante : possédant un jeu de lettres en caoutchouc et une boîte à encre, j'ai inscrit, sur des feuilles de papier, les mots suivants : au recto "A bas Pétain et sa clique de collaborateurs, vive la France" et, au verso, "Travail introuvable, Famille dispersée, Patrie envahie". J'ai ainsi établi 150 tracts environ, quelques-uns ont été distribués par moi à mes camarades Boyard frères, Bezaut et Bergerat ; quant aux autres tracts, je les ai distribués dans quelques boîtes aux lettres de Bourg ou jetés sur la chaussée."


Jean-Baptiste Bezaut raconte de son côté :

"A mon retour des vacances de Pentecôte, le 2 juin, j'ai pris l'initiative d'écrire une lettre à l'ambassadeur des Etats-Unis à Vichy, dans laquelle je critiquais la politique extérieure de Vichy et qui était terminée par " Vive la France, vive de Gaulle". [...] Cette lettre a été reproduite par deux de mes camarades, les nommés Dupont et Jaurne."

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Paul MORIN

Paul Morin né le 29 juin 1924 à Bourg-en-Bresse, mort dans la même ville le 28 juillet 2020, fils d'un artisan bourrelier (une personne qui fabrique des harnais, des sacs, des courroies), intègre le lycée Lalande en 1941, suite à la fermeture des Écoles Normales.

Recruté par Paul Pioda, responsable du mouvement « Libération » dans l’Ain, en même temps que le lycéen Marcel Thenon, il fonde avec ce dernier la première sizaine du lycée à l'automne 1941, puis la première trentaine début 1942 et une seconde trentaine début 1943.

Leur mission est de diffuser des tracts et des journaux clandestins. Ils créent la section FUJ -Forces unies de la Jeunesse-, au lycée à l'automne 1942 avec Marcel Cochet, professeur de sport et membre du mouvement Libération.

Les missions de Paul Morin s'étendent : recherche de terrains pour les parachutages, renseignements sur les collaborateurs et les troupes allemandes présentes à Bourg.

Suite à la dénonciation d'un élève de Carriat, il est arrêté le 18 juin 1943, déporté à Dachau.

Libéré en mai 1945, il poursuit ses études, travaille dans l'enseignement et s'investit très vite dans la vie politique locale. Il est notamment maire de Bourg de 1989 à 1995.

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Imprimerie MICHALLAT

Dès 1941 l'imprimerie Michallat fabrique des journaux clandestins, tout d'abord le journal Libération-Sud auquel s'ajoutent à partir de 1943 le journal Bir-Hakeim ainsi que des tracts.

Plus de 145 000 exemplaires sont imprimés dans cette entreprise.

Son dirigeant Joseph Michallat a été décoré par le ministre des Anciens Combattants et victimes de guerre, André Mutter en 1954, qui a également inauguré la plaque présente 5 rue Littré le même jour.

Une du journal clandestin Libération

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François-Yves GUILLIN

François-Yves Guillin est né le 7 septembre 1921. Son père, un ancien commandant, meurt en 1931 ; la famille part alors s'installer à Bourg-en-Bresse.

Lycéen à Lalande, François-Yves Guillin veut rejoindre la Résistance après différentes agressions et actes antisémites au lycée alors que commence la propagande de Vichy. En 1940, il rencontre plusieurs fois le général Delestraint, replié sur Bourg. Il quitte le lycée en 1941 pour commencer ses études en médecine. En septembre 1942, Delestraint est nommé chef de l'Armée secrète et prend F.Y. Guillin comme agent de liaison, sous le nom de « Mercure », puis comme secrétaire lorsque Delestraint part s'installer à Lyon. Mais après l'arrestation de ce dernier le 9 juin 1943, F.Y. Guillin rejoint le maquis en Savoie alors qu'il se sait recherché à Lyon et Bourg-en-Bresse.

A la fin de la guerre, il reprend ses études et devient médecin rhumatologue. Il écrit par ailleurs une thèse sur Delestraint qu'il présente devant l'université de Lyon II en 1992 pour défendre le général face aux critiques. (http://charles.delestraint.free.fr/ ) Il décède le 18 octobre 2020.

Témoignage de François-Yves Guillin sur l'attaque de l'élève juif :

"Un jour, vers le 20 octobre, trois camarades -s'il est possible de les appeler encore ainsi- qui s'étaient déjà signalés par leurs réflexions très vichystes et même antisémites, attendirent Cerf à la sortie, rue du Lycée. Sans préambule, ils se précipitèrent sur lui et le frappèrent violemment, particulièrement à la face. J'essayai vainement de m'interposer mais je fus ceinturé par l'un d'eux. "Guillin, occupe-toi de tes affaires!"

Cerf s'enfuit dès qu'il le put. Nos trois individus, je me souviens parfaitement d'eux, mais je ne les nommerai que par l'initiale de leur nom: H., K., et V., très fiers de leur exploit, partirent en riant et en se félicitant d'avoir "cassé la gueule d'un sale Juif", d'avoir réussi à lui faire un "cocard". Ils se réjouissaient déjà de voir Cerf arborer le lendemain le pourtour noir d'un de ses yeux, à la suite du coup lâchement porté. (Ils en furent d'ailleurs pour leurs frais, car la mère de Cerf sut employer une bonne méthode pour faire résorber l'hématome.)

J'éprouvai en moi une énorme colère, comme je ne me souvins pas en avoir ressentie auparavant. Je me rendis au niveau du trio et les insultai copieusement, ce qui n'était pas du tout mon habitude.

Cet incident me bouleversa. Comment trois camarades de ma classe, avaient-ils pu attaquer sans motif, sinon pour son appartenance à une race, un garçon sans défense ? Je compris rapidement l'impact grave et manifeste de la propagande de Vichy sur certaines mentalités, et la responsabilité coupable et tragique de ce gouvernement, sans toutefois vouloir disculper pour autant H, K et V.

Cette histoire, qui me scandalisa, se produisit quelques jours avant Montoire. Ces événements raffermirent encore ma décision de "résister" et de mettre Vichy ou tout au moins Pétain et son gouvernement dans le même sac que les Nazis."

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Des graffitis dans le dortoir du lycée

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Sizaines et trentaines

Diverses actions sont menées mais restent isolées. Pour être plus efficaces, des lycéens s'organisent. Sous l'impulsion de Paul Pioda, Marcel Thenon et Paul Morin créent fin 1941 une sizaine avec quatre camarades de confiance. Les sizaines se multipliant, une trentaine est mise en place en 1942. Début 1943, deux trentaines existent au lycée.

En 1943, des groupes FUJ (Forces Unies de la Jeunesse), synthèse nationale de différents mouvements de la Résistance jeune, se mettent en place à Lalande. Ils sont encadrés par Hugues Barange, chef régional des FUJ et répétiteur au lycée. Le surveillant-général Pierre Schmidt, alsacien camouflé sous le pseudonyme de "Bourgeois", assure le convoyage de la plupart des journaux et tracts depuis Lyon.

Les lycéens ne se contentent pas de la diffusion à l'intérieur de l'établissement, ils se chargent surtout de paquets de journaux qu'ils font circuler dans leur entourage à la faveur de leur retour hebdomadaire dans leurs familles. Des armes et du plastic sont également introduits dans l'établissement.

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Hugues BARANGE

Né le 24 mars 1920 à Lyon , Hugues Barange tente en vain de gagner Londres après la défaite de 1940. Il arrive en 1941-1942 au lycée Lalande de Bourg-en-Bresse comme répétiteur (professeur-adjoint).

Sous le pseudonyme de Nicky ou Micky, il y constitue un groupe Forces unies de la jeunesse (FUJ) en recrutant plusieurs élèves de cet établissement. Au début de 1943, Barange met sur pied deux trentaines recrutées essentiellement parmi les lycéens. Il charge le surveillant général Schmidt d'assurer le convoyage des journaux et tracts depuis Lyon et leur répartition dans le secteur de Bourg-en-Bresse. Il désigne le lycéen Marcel Thenon, "Tonio", comme chef départemental des FUJP. Fin avril 1943, Hugues Barange envoie pendant les vacances de Pâques Marcel Thenon et Paul Morin, autre lycéen, suivre des cours portant sur la guérilla, les armes modernes et les explosifs, dans une école de cadres des Maquis au Vercors. Il crée deux centres clandestins de propagande pour les FUJP : l'un, dont il s'occupe, est situé rue Voltaire, l'autre est confié à Pierre Schmidt au lycée.

Hugues Barange devient chef national du mouvement sous le pseudo de Cordier. Arrêté à Montpellier le 23 décembre 1943, transféré à la Centrale d’Eysses à Villeneuve-sur-Lot, lors de son procès il est condamné comme trafiquant et libéré en mars 1944. Il est arrêté de nouveau le 9 juillet 1944, à Lyon, lors d’une réunion de l’état major des FUJ. Interné au Fort Montluc, il est extrait de sa cellule, le 12 juillet 1944, conduit avec vingt autres détenus au lieu dit Bouvaret, sur le territoire de la commune de Genas (Isère, Rhône depuis 1967), et exécuté.

Il est homologué à titre posthume commandant des Forces Françaises de l’Intérieur.

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Jean MARINET

Né le 21 juin 1924, fils du chef de secteur de l'Armée secrète de Bellegarde-sur-Valserine, Jean Marinet est scolarisé au lycée Lalande de 1941 à 1945 en tant qu'élève-maître. Il est recruté par Paul Morin aux FUJ et devient chef de sizaine puis de trentaine au lycée en 1942-1943.

Le 5 juin 1944, il participe à l'attaque manquée de la Trésorerie Générale, échappe aux miliciens et rejoint le maquis au-dessus de Bellegarde-sur-Valserine. ll participe, avec son groupe, à la bataille de Trébillet puis à celle de Meximieux à l'été 1944. En 1947 il reçoit la médaille de la Résistance. Après la guerre, il devient enseignant et s'investit dans la vie politique et associative locale.

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Le rationnement avec carte J3

Le rationnement entre en vigueur à l’automne 1940, avec l’instauration d’une carte d’alimentation. Cette « carte d’identité alimentaire » donne droit à un contingent de coupons (pour les rations mensuelles comme le sucre ou le café) et de tickets (pour les rations hebdomadaires ou journalières), à remettre aux commerçants en plus du paiement des produits. La quantité dévolue à chacun est définie selon l’âge et la profession. À cet effet, la population est classée en différentes catégories dont les principales sont : E (enfants), J (jeunes et adolescents), A (adulte), T (travailleurs de forces), C (travailleurs agricoles), V (personnes âgées).

Pour prendre en compte les besoins spécifiques des enfants et des adolescents, la catégorie J est rapidement divisée en J1 (3 à 6 ans), J2 (6 à 12 ans) et en J3 (13 à 21 ans). Les J3 perçoivent la ration de pain la plus élevée de toutes, des suppléments en sucre, confiture et chocolat. « J3 » devient bientôt l’expression consacrée pour désigner la jeunesse sous l’Occupation.

D’autres cartes ou tickets permettent d’acquérir du tissu, des produits d’hygiène, des vêtements, des chaussures, etc.

Tickets de rationnement de 1943 appartenant à M. Cochet

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La marche allemande

Des soldats allemands défilent sur le boulevard Paul Bert à côté du terrain de sport ​du lycée de Lalande en chantant la marche allemande Heili Heilo, en fait une simple ​chanson à boire et non un chant de guerre comme le pensaient alors les Français ​occupés.

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F.U.J.

Les FUJ (les Forces Unies de la Jeunesse) sont une organisation née de la fusion des groupes de jeunes liés aux mouvements de résistance Combat, Libération et Franc-Tireur. Dans l’Ain, elles sont actives au lycée Lalande mais recrutent aussi d’autres lycéens de Bourg-en Bresse (Quinet, Carriat) et du département (Nantua, Oyonnax, Belley).

Les FUJP (Les Forces Unies de la Jeunesse Patriotique) regroupent plutôt des jeunes apprentis et travailleurs sous le contrôle du parti communiste alors clandestin.

En 1943, les FUJ, auxquels appartiennent des Lalandais, s’élargissent en fusionnant avec des mouvements de jeunes travailleurs et forment les FUJP.

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S.T.O.

Faisant suite à la politique de la Relève et instauré le 16 février 1943 par le gouvernement de Pétain et sous pression allemande, le S.T.O. (Service du Travail Obligatoire) contraint les hommes nés entre 1920 et 1922 (qui ont entre 21 et 23 ans) à travailler en Allemagne pour compenser le manque de main d'oeuvre. Au total, c’est entre 600 000 et 650 000 travailleurs français qui ont été acheminés vers l’Allemagne dans le cadre du S.T.O.

A Bourg-en-Bresse, de nombreux jeunes sont convoqués au S.T.O. Le gouvernement de Vichy organise trois départs pour l'Allemagne, un le 22 mars 1943, un autre le 5 mai 1943 ou encore en décembre 1943. Dans la ville, c'est plus de 885 Burgiens qui sont convoqués lors du premier appel et 1390 en décembre 1943 lors du dernier appel. Cependant seulement 575 requis sur 885 quittent la France en mars, les autres deviennent ainsi des réfractaires, dont beaucoup rejoignent la Résistance. Lors du premier appel le 22 mars 1943, les réfractaires représentent environ 35% des requis au S.T.O à Bourg-en-Bresse.

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Raymond SORDET

Né le 14 octobre 1921 à Brégnier-Cordon (Ain), Raymond Sordet habite ensuite Bourg-en-Bresse. Elève du lycée Lalande, il est en terminale pendant l'année scolaire 1940 - 1941.

Dès cette période, il réunit et dirige des jeunes refusant la défaite. Il réussit à travailler avec l'I.S. (Intelligence Service) via la Suisse. En juillet 1941, Raymond Sordet est incarcéré pour "Faits portant atteinte à la sûreté de l'Etat". Il prend brièvement le maquis en Haute-Savoie en 1943 avant de devenir agent du BCRA (Bureau central de renseignements et d'action) pour le secteur d'Aix-en-Provence - Marseille. Raymond Sordet parvient notamment à transmettre les plans de la base allemande sous-marine de Toulon à Londres.

Le 1er mars 1944, il est pris dans une rafle à Marseille avec Paul Serge Tourrette, autre lycéen de Lalande et membre du même réseau de renseignement "Charette". Tous deux condamnés à mort pour espionnage par le tribunal militaire allemand le 24 mai 1944, ils sont fusillés le 31 mai sur le stand de tir du terrain militaire de la Doua à Villeurbanne.

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André MANDOUZE

André Mandouze est professeur de lettres au lycée Lalande durant l'année scolaire ​1940-1941. Il exprime son hostilité au régime de Vichy en commentant en classe des ​textes de Péguy et le Polyeucte de Corneille, héroïque. Avant la projection du film ​nazi antisémite Le Juif Süss, il peint avec son collègue M. Devivaise, des croix ​gammées sur les affiches. Lors de la séance, il hurle "A bas Hitler !" Le chahut est tel ​que la projection est interrompue et les deux professeurs sont brièvement arrêtés. Il ​distribue aussi la revue Temps nouveau, « revue des chrétiens avancés », dont le ​but est de défendre la chrétienté face au nazisme, sur les marches des églises de ​Bourg-en-Bresse.

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Marcel COCHET

Marcel Cochet, né le 12 décembre 1913 à Polliat, se bat dans l'infanterie en 1940. Après sa démobilisation, il est maître de gymnastique au lycée Lalande, où il aide les jeunes souhaitant entrer dans la Résistance à s'organiser. Fin 1941, il intègre le mouvement Libération, où il devient chef de sizaine, puis de trentaine et chef de trentaine de choc dès juillet 1942.

Dans ce cadre, il effectue plusieurs missions : transport d'armes, instruction militaire des chefs de trentaines, plusieurs réceptions de parachutages d'armes, sabotages de magasins de collaborateurs, ainsi que du local de la Milice par grenadage en avril 1943. Il contribue aussi à la création et au ravitaillement de maquis dans le Jura.

Devenu adjudant F.F.I. (Forces Françaises de l'Intérieur), Marcel Cochet est arrêté le 18 juin 1943 et transféré à la prison Saint-Paul de Lyon, puis à la centrale d'Eysses le 9 décembre 1943. Il est déporté à Dachau puis à Allach le 18 juin 1944.

Rentré en France le 25 mai 1945, il reprend ensuite sa carrière de professeur de gymnastique au lycée Lalande et joue un rôle de premier plan dans le monde du rugby, notamment à l'Union sportive bressane. Il décède le 15 décembre 2001 à Bourg-en-Bresse.

Carte de déporté de Marcel Cochet

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Pierre SCHMIDT

Né le 2 juin 1920 à Sainte-Marie-aux-Mines (Haut-Rhin), Charles, Pierre Schmidt est professeur adjoint et surveillant général au lycée Lalande, sous le nom de Bourgeois pour cacher ses origines alsaciennes.

Il s’engage dans la Résistance et rejoint les rangs des Forces unies de la jeunesse patriotique (F.U.J.P.), mouvement fondé par des professeurs et élèves du lycée. Ses services débutent en janvier 1942. Il est arrêté par la Milice le 5 juin 1944 au lycée Lalande et incarcéré. Relâché, il passe dans la clandestinité et intègre la 5e Compagnie des F.U.J.P. du groupement Sud des maquis de l’Ain.

Le 31 août 1944, il participe avec ses camarades à la bataille de Meximieux (Ain), aux côtés des troupes américaines contre les Allemands. Blessé à Chazey-sur-Ain le 1er septembre 1944, il meurt des suites de ses blessures le 5 septembre 1944 à Rives (Isère).

Reconnu “mort pour la France” et membre des F.U.J comme sergent chargé du ravitaillement, il est décoré de la Médaille de la Résistance par décret du 3 août 1946 paru au JO du 13 octobre 1946. Son nom figure sur une stèle érigée au Pont-de-Chazey et sur la plaque commémorative du lycée Lalande de Bourg-en-Bresse.

Témoignage de Pierre Figuet :

"Il nous est difficile de distinguer ce qui se passe, jusqu’à ce que, à grand bruit et grands coups de pied et autres brutalités, des miliciens qui ont extrait notre surveillant général BOURGEOIS-SCHMIDT de sa chambre, l’envoient nous rejoindre ."


Témoignage de Paul Morin :

"Il en est de même de notre surveillant général, M. Bourgeois, qui, nous le saurons bien plus tard, était sous un faux nom. Sa vraie identité, M. Schmidt, aurait trahi ses origines alsaciennes ou lorraines et l'aurait contraint à rejoindre les rangs de l'armée allemande.

Bourgeois rejoint la 5ème compagnie FUJP du groupement sud des maquis de l'Ain. Il meurt de manière glorieuse le 31 août 1944 lors de l'engagement au Pont de Chazey quelques jours avant la libération de notre département. "

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Colette LACROIX

Elle est née le 17 février 1924 à Bourg-en-Bresse et meurt le 19 mai 2022 à La Garde (Var). Colette Lacroix est lycéenne en 1940 quand son père, mobilisé, est fait prisonnier.

Ne supportant pas l’occupation qui commence et ayant entendu l’appel général de Gaulle à la radio, Colette, qui n’a alors que 16 ans, décide aussitôt de rallier Londres. Avec quatre camarades, elle tente en avril 1941 de s’embarquer à Collioure sur un navire à destination de l’Angleterre mais les cinq étudiants sont dénoncés et arrêtés :

« Mon jeune âge m’a sauvée. J’ai vite été relâchée. »

Elle rejoint en 1941 le mouvement « Libération » à Bourg-en-Bresse aux côtés de Paul Pioda, voisin de sa famille, et forme une sizaine. Elle distribue des tracts, des journaux clandestins ou des photos du général de Gaulle. Elle intègre un temps le groupe « Combat », pour lequel elle réalise de faux papiers en imitant la signature d’un commissaire de police.

Elle déménage ensuite à Nantua en avril 1942, où elle rejoint le réseau Pimento. Elle y effectue des missions de repérage de terrains de parachutages ou de futurs maquis, réception de parachutages ou d’instructeurs alliés, transport de matériels. Elle devient en 1943 agent de liaison et de renseignement pour les maquis de l’Ain. Après la libération, alors qu’elle est lieutenant des Forces Féminines, elle est démobilisée en septembre 1944.

En 2014, elle participe à un colloque au Sénat sur les femmes dans la Résistance.

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Raoul DAGOSTINI

Raoul Dagostini est né le 8 mars 1912 à Oran, en Algérie.

Il devient officier des troupes coloniales puis s'engage, en 1941, dans la Légion des ​Volontaires Français (LVF), en tant que lieutenant. Sur le front soviétique, aux côtés ​des Allemands, Dagostini fait exécuter une vingtaine de villageois pour venger des ​légionnaires tués par des partisans soviétiques.

Après cet acte grave, il est arrêté par les Allemands pour être exécuté à son tour, ​mais il est finalement renvoyé en France. Arrivé sur le sol français, Dagostini ​s'engage dans la milice, organisation politique et paramilitaire au service de Vichy. Il ​grimpe vite les échelons. Il participe à des actions répressives importantes telles que ​la lutte contre le maquis des Glières, en Haute-Savoie, puis contre celui du Vercors, ​où il fait preuve d’une grande férocité.

Devenu commandant régional de la milice, Dagostini rejoint la ville de Bourg-en-​Bresse à l'invitation du chef de la milice de l'Ain. Il dirige alors l’arrestation massive du ​5 juin 1944 au lycée Lalande et prend un grand plaisir à torturer ses prisonniers. Il ​mène des interrogatoires redoutables en compagnie de sa maîtresse, Maud ​Champetier de Ribes : humiliations et violences diverses (coups de crosse, gifles, ​coups de ceinturons...) sont au rendez-vous.

Des opérations répressives se mettent en place dans tout le département jusqu'au 14 ​juin 1944, date où Dagostini déclare l’Ain en état de siège.

Raoul Dagostini est jugé et fusillé en septembre 1944, à 32 ans.

Raoul Dagostini entouré d’officiels français et d’officiers allemands

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La milice

Après avoir créé le Service d’Ordre Légionnaire (SOL), Joseph Darnand, originaire de ​Coligny dans l'Ain, fonde la Milice en janvier 1943. Cette formation paramilitaire, ​réclamée par les Allemands,dépend du chef du gouvernement de Vichy mais est ​dirigée par son fondateur. Sa mission est de lutter contre la Résistance. Les miliciens ​sont violemment anticommunistes, antirépublicains et antisémites.Après la Libération, ​Joseph Darnand est jugé, condamné à la peine de mort et fusillé après la Libération.

Lettre gamma, emblème de la Milice

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Pierre FIGUET

Pierre Figuet est né en 1925 à Arbent, dans une famille modeste. Il entre au lycée Lalande comme élève-boursier en 1937.

Fin 1940, alors qu'il est âgé de 15 ans, Pierre Figuet décide de s'engager dans la Résistance, influencé par Marcel Rosette qui lui montre le photo du "colonel" de Gaulle. Ensemble, ils diffusent des textes et des journaux clandestins (Franc-Tireur, Libération, Combat, etc...). Il en fait aussi circuler dans son village d'Arbent. Il est ensuite nommé chef de sizaine, avec Jean Marinet comme chef de trentaine. Hors du lycée, Pierre Figuet participe aux séances de maniement d'armes avec son camarade, André Bensoussan, ancien enfant de troupe du camp de Thol, près de Neuville-sur-Ain.

Le 5 juin 1944, il est arrêté au lycée Lalande, puis déporté dans un camp de travail en Haute Silésie (Pologne). Il s'évade un an plus tard.

Après la guerre, il devient ingénieur, s'investit dans le milieu sportif. Il est président de l'association "Résistance-Lalande" de 1995 à 2016.

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Gilbert GUILLAND

Né en 1926, Gilbert Guilland est un élève-maître interne du lycée Lalande.

En septembre 1942, il intègre les FUJ (Forces Unies de la Jeunesse), suite à la sollicitation de son camarade Bouvet, sous le pseudonyme de « Luy ». En cette qualité, il distribue des tracts de résistance dans les boîtes aux lettres, colle des affichettes et dessine des signes patriotiques sur des murs de la ville. Il est également chef de sizaine et responsable de la construction d’une cache à journaux, d'armes et d'explosifs, sous les escaliers de la cave de l'épicerie familiale. Il devient par la suite chef de trentaine et responsable de la diffusion de la propagande résistante dans le secteur de Bourg-en-Bresse. Au début de l’année 1944, il est nommé commandant en second de la 5ème Compagnie de FUJ comprenant 120 personnes et chef des commandos par Gérard Sotton dit « Philippe », successeur de Paul Morin en tant que chef départemental. Il participe à des parachutages, à plusieurs coups de main au Col de la Lèbe, col de Thiou et à toute la campagne de la 5ème compagnie FUJ. Après la guerre, Gilbert Guilland a repris ses études et est devenu médecin.

Billet reconnaissant G.Guilland comme chef d’un groupe FUJ.

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Fernand NICOD

Fernand Nicod fait partie des lycéens arrêtés le 5 juin durant la dernière épreuve du bac. Interrogé, retenu prisonnier, il est envoyé en déportation par les Allemands avec neuf autres camarades. Durant le trajet, son ami François Rabuel et lui décident de s’évader. Fernand Nicod craint d’être recruté de force dans la Wehrmacht, sa mère étant d’origine alsacienne.

Arrivés à la gare de Mâcon, tous deux profitent d’une pause toilette pour essayer de fausser compagnie en disparaissant dans la foule. Seul Fernand Nicod y parvient. Sa disparition est découverte trop tard dans le train qui a redémarré. Après avoir réussi à sortir de la gare, il tombe sur des miliciens. Il ne se démonte pas et prétexte une convocation à la gendarmerie de Saint-Laurent-lès-Mâcon. Il sait en effet que l’un des gendarmes est un résistant. C’est grâce au réseau de ce dernier qu’il peut être caché, obtenir de faux papiers qui lui permettent de finir la guerre en sécurité.

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Récit de la rafle

Tout commence le 5 juin 1944, au matin. Les maquisards Robert Perret, Paul Baillet, ​et trois lycéens FUJ de Lalande Jean Marinet, Robert Guettet, Gilbert Guilland ​organisent une attaque de la Trésorerie générale, tout près du lycée, rue Teynière. Le ​but est d’intercepter le caissier qui transporte chaque matin des fonds importants de ​la Banque de France afin de financer les besoins croissants de la Résistance. C’est ​en fait un piège, ils ont été vendus et ils sont subitement encerclés par la Milice. Trois ​parviennent à s’échapper mais les deux autres, blessés, sont arrêtés.

Cette attaque est une des causes possibles de la rafle opérée par les miliciens au ​lycée le jour-même, pendant la dernière épreuve du bac. Les élèves engagés dans la ​Résistance apprennent au cours de la journée l’échec de l’attaque et l’arrestation de ​Baillet et Guettet blessés. Ils hésitent longuement à rester passer leur dernière ​épreuve au lycée alors que leurs camarades probablement torturés risquent de les ​dénoncer. Puis vient l’épreuve de Maths, on entend à nouveau des tirs de ​mitraillettes, mais tout près cette fois. Soudain, la porte s’ouvre brutalement et un ​milicien fait sortir en vitesse l'ensemble de la classe. Vers 16h00, d’autres classes les ​rejoignent à l’extérieur, alors que la pluie s’abat sur la ville. Un milicien aurait crié « ​Celui qui bouge, je lui brûle la gueule ! ». Les lycéens sont rangés, les filles d’un côté ​et les garçons de l’autre. Dagostini (le commandant de l’unité combattante mobile de ​la milice, connu pour sa détermination et sa cruauté) dirige l’arrestation : sur la liste ​figurent les noms de 42 élèves et 13 professeurs. Elle leur a été fournie par un élève ​milicien infiltré nommé Dellanay. Certains élèves sont roués de coups. Le surveillant ​Schmidt, surnommé Bourgeois, est accusé d’être le chef des lycéens résistants, ​d’écouter Radio-Londres et de posséder au moment de son arrestation deux balles ​anglaises dans sa poche.

Tous sont ensuite emmenés à Saint-Amour, où dix élèves et le surveillant général ​sont finalement retenus et interrogés avec violence. Le chef milicien Dagostini se sert ​de Roger Guettet blessé pour confondre les lycéens. Ceux-ci sont ramenés à Bourg ​le lendemain et enfermés dans les caves de l’Hôtel de l’Europe, siège de la Milice. ​Remis aux Allemands, ils sont envoyés dans un camp de travail forcé à Heydebreck ​en Haute-Silésie (actuellement en Pologne). Sur le trajet, en gare de Mâcon, Fernand ​Nicod échappe à la déportation en s'évadant du train.

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Remerciements

Nous remercions les membres de l’association « La Résistance au lycée Lalande » ​qui nous ont donné accès à des documents variés, nous ont prodigué de judicieux ​conseils et ont bien voulu relire notre travail avant publication.


Les contributions de Mme Champonnois, médiatrice au Musée de la Déportation et ​de la Résistance à Nantua, de Mme Denis, médiatrice aux Archives ​Départementales de l’Ain (ADA), et de M Philibert, professeur relais auprès des ​ADA, nous ont aussi été très précieuses.


Notre gratitude va aussi à Mme Roux et M Vigier du service des Archives ​municipales de Bourg-en-Bresse qui nous ont fait découvrir de passionnants ​documents.


Notre parcours mémoriel s'est aussi appuyé sur les recherches minutieuses de Mme ​Morel et M Léty qui ont réalisé un cd-rom incontournable pour qui veut se pencher ​sur l'histoire de la Résistance dans l'Ain.


Un grand merci à tous les proches des Lalandais résistants qui nous ont envoyé ​photos ou renseignements, ainsi qu’à M Mercier et à M Duparcmeur qui par leur BD ​nous ont fait entrer dans ce passé mouvementé.


Enfin, nous sommes reconnaissants du soutien sans faille apporté par MesdamesMagurno-Peinnet, Porte et Dassin, proviseure, proviseure adjointe et gestionnaire ​sans lesquelles ce projet n’aurait pas eu lieu.


Les élèves de 2nde D

Les professeures, Mesdames Maître, Morel, Pélisson, Pernet et Simonin

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SOURCES

A1. Porte du lycée Lalande : présentation

  • Livres :

- Morin,P. (2012) J'ai eu vingt ans à Dachau. Acquiprint.

- Association Resistance Lycée Lalande (ouvrage collectif) (1995) , Histoires peu ordinaires de lycéens ordinaires, Bourg-en-Bresse, imprimerie du Conseil Général de l'Ain.


  • Sites internet :

- AERI (Association pour des études sur la Résistance intérieure). Le lycée Lalande .Musée de la Résistance en ligne. Consulté le 13/05/2024 sur https://museedelaresistanceenligne.org/

https://museedelaresistanceenligne.org/media2824-Le-lyce-Lalande-de-Bourg-en-Bresse

A2. Cour d’honneur : propagande et censure, «Révolution nationale », culte du maréchal

  • Livres :

- Association Résistance Lycée Lalande (ouvrage collectif) (1995) , Histoires peu ordinaires de lycéens ordinaires, Bourg-en-Bresse, imprimerie du Conseil Général de l'Ain.

- Morin, P. (2012) J'ai eu vingt ans à Dachau. Acquiprint.


  • Sites internet :

- Le Mémorial de Caen . (2014). Aller à l'école. Le journal de Suzon. Consulté le 08/04/2024 sur https://www.journal-suzon.fr/mon-quotidien/aller-a-lecole/

- Vachet.R (2020, 1er mars). Révolution nationale. Wikipédia. Consulté le 08/04/2024 sur https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9volution_nationale#/media/Fichier:Revolution_Nationale_propaganda_poster.jpg

- Rosette.M et Figuet.P. (2004). Soixantième anniversaire du 5 juin 1944 5 juin 2004. Lalande2. Consulté le 08/04/2024 sur https://www.lalande2.com/index.php/la-memoire-de-la-resistance-et-de-la-deportation-au-lycee-lalande/commemorations/commemorations-du-5-juin-1944/soixantieme-anniversaire-2004?highlight=WyJhbm5pdmVyc2FpcmUiXQ==


A3. Salle de classe, contre-propagande de certains élèves

  • Livre :

Riche R., Des jours sombres à l'espoir- L'Ain 1939-1945-L'histoire au regard des Archives-2020


  • Archives :

A.D. Ain. 180W102 et 107.


  • Sites internet :

- Morin P., Photo de classe. Lalande2. Consulté le 29/04/2024 sur https://www.lalande2.com/images/CONTRIBUTIONS_ANCIENS_ELEVES_R/MARINET/Illustration-3-Livret-petits-enfants.jpg

- Jean Marinet. Le maquis de l'Ain et du Haut-Jura. Consulté le 29/04/2024 sur https://www.maquisdelain.org/personnage-jean-marinet-335.html

- Mémorial départemental de Nantua. La Résistance civile. Mémoire de la déportation dans l'Ain. Consulté le 29/04/2024 sur http://www.memoire-deportation-ain.fr/Data/Sites/1/la-resistance-civile/plaque-pioda.jpg

A4. Cour de récréation des "grands-moyens", lieu de tensions et de résistance

  • Livres :

- Association Résistance Lycée Lalande (ouvrage collectif) (1995), Histoires peu ordinaires de lycéens ordinaires, Bourg-en-Bresse, imprimerie du Conseil Général de l'Ain.

- Debat.R (1998-1999). La résistance au lycée Lalande de Bourg-en-Bresse (Ain). 1940-1945. [2ème année POCO].


  • Sites internet :

- Association Résistance Lycée Lalande, Contributions d'anciens élèves résistants. Lalande2. Consulté le 19/03/2024 sur https://lalande2.com

-Le lycée Lalande. Maquis de l'Ain et du Haut-Jura. Consulté le 25 mars 2024 sur https://www.maquisdelain.org/article-le-lycee-lalande-96.html

-Paul Morin. Dans Wikipédia. https://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Morin_(maire)#:~:text=Paul%20Morin%20n%C3%A9%20le%2029,Bresse%20de%201989%20%C3%A0%201995.

A5. La cour de récréation des "grands-moyens" : la résistance commence à s'y organiser

  • DVD-ROM :

- MOREL Claude et LETY Jean, La Résistance dans l'Ain et Le Haut-Jura [DVD-ROM]. Paris (France). Histoire en mémoire 1939-1945. 2013.


  • Sites internet :

- Besse J.P.(2014, 16 juin). BARANGE Hugues, Jean, Gaston. Le Maitron. Consulté le 02/05/2024 sur https://maitron.fr/spip.php?article158733.

- Le lycée Lalande. Maquis de l'Ain et du Haut-Jura. Consulté le 25 mars 2024 sur https://www.maquisdelain.org/article-le-lycee-lalande-96.html


A6. Le réfectoire théâtre de rébellions

  • Livres :

- Marinet, J. Ma résistance au lycée Lalande racontée à mes petits-enfants.

- Marinet, J. (2001) Jean Marinet ou itinéraire d'un jeune résistant.

- Morin, P. (2012) J'ai eu vingt ans à Dachau. Acquiprint.


A7. Le terrain de sport surnommé la "pelouse" : un geste audacieux qui aurait pu ​mal tourner

  • Livres :

- Mercier, P. (2023) Lalande se rebelle. (4e édition de la Collection « L'Ain : Résistance ​et Déportation ). Association des amis du Musée de la Résistance et de la Déportation ​de l'Ain

- Morin,P. (2012) J'ai eu vingt ans à Dachau. Acquiprint.

- Debat.R (1998-1999). La résistance au lycée Lalande de Bourg-en-Bresse (Ain). ​1940-1945. [2ème année POCO].


  • Sites internet :

-Association Résistance Lycée Lalande, Le contexte de la Résitance - François-Yves ​GUILLIN. Lalande2. Consulté le 06/05/2024 sur https://www.lalande2.com/index.php​/contributions-d-anciens-eleves-resistants/francois-yves-guillin/le-contexte-de-la-​resistance

- Association Résistance Lycée Lalande, Les actions lycéennes - Paul MORIN. ​Consulté le 06/05/2024 sur https://www.lalande2.com/index.php/contributions-​d-anciens-eleves-resistants/paul-morin/parcours-individuel

- Le lycée Lalande. Maquis de l'Ain et du Haut-Jura. Consulté le 06 mai 2024 sur ​https://www.maquisdelain.org/article-le-lycee-lalande-96.html

-Das grosse Berliner Blasorkester mit chor (2018, 31 mai). Heili... Heilo!. Consulté le ​06/05/2024 sur https://www.youtube.com/watch?v=LrFfxCvhR-g

A8. Le lycée Lalande : un lieu de recrutement pour des actions de résistance à ​l'échelle départementale

  • Sites internet :

- Association Résistance Lycée Lalande. Marcel Rosette - Parcours individuel. ​Lalande2. Consulté le 07/05/2024 sur https://www.lalande2.com/index.php​/contributions-d-anciens-eleves-resistants/marcel-rosette/parcours-individuel

- Association Résistance Lycée Lalande. Roger Page - Parcours individuel. Lalande2. ​Consulté le 07/05/2024 sur https://www.lalande2.com/index.php/contributions-​d-anciens-eleves-resistants/roger-page/parcours-individuel

- Association Résistance Lycée Lalande. Paul Morin - Parcours individuel . Lalande2. ​Consulté le 07/05/2024 sur https://www.lalande2.com/index.php/contributions-​d-anciens-eleves-resistants/paul-morin/parcours-individuel

- Association Résistance Lycée Lalande. Morts pour la France, morts pour la liberté. ​Lalande2. Consulté le 07/05/2024 sur https://www.lalande2.com/index.php/le-lycee-​dans-la-resistance-et-dans-la-guerre/le-prix-de-l-engagement/morts-pour-la-france-​morts-pour-la-liberte

- AERI (Association pour des études sur la Résistance intérieure). Musée de la ​Résistance en ligne. Consulté le 07/05/2024 sur https://museedelaresistanceenligne.org


A9. Salle des professeurs : quelques enseignants engagés

  • Livres :

- Association Résistance Lycée Lalande (ouvrage collectif) (1995) , Histoires peu ordinaires de lycéens ordinaires, Bourg-en-Bresse, imprimerie du Conseil Général de l'Ain.


  • Sites internet :

- Association Résistance Lycée Lalande. Pierre Figuet. Lalande2. Consulté le 19/03/2024 sur https://www.lalande2.com/index.php/contributions-d-anciens-eleves-resistants/pierre-figuet

- Association Résistance Lycée Lalande. Paul Morin. Lalande2. Consulté le 19/03/2024 sur https://www.lalande2.com/index.php/contributions-d-anciens-eleves-resistants/paul-morin

- Musée de la Résistance en ligne. Marcel Cochet en 1933. Consulté le 07/05/2024 sur https://museedelaresistanceenligne.org/media1731-Marcel-Cochet-en-1933

- Le Maitron. Consulté le 07/05/2024 sur https://maitron.fr/


  • DVD-ROM :

- AERI (Association pour des Etudes de la Résistance Intérieure). La Résistance dans l'Ain et Le Haut-Jura [DVD-ROM]. Paris (France). Histoire en mémoire 1939-1945. 2013.

A10. La cour d'honneur de Lalande : rafle du 5 juin 1944

  • Sites internet :

- Association Résistance Lycée Lalande. Lalande2. Consulté le 13/03=5/2024 sur ​https://lalande2.com


  • Livres :

- Mercier, P. (2023) Lalande se rebelle. (4e édition de la Collection « L'Ain : Résistance ​et Déportation ). Association des amis du Musée de la Résistance et de la Déportation ​de l'Ain

- Figuet, P. (2012) Un an, une vie. Société des Écrivains

- Association Resistance Lycée Lalande (ouvrage collectif) (1995) , Histoires peu ​ordinaires de lycéens ordinaires, Bourg-en-Bresse, imprimerie du Conseil Général de ​l'Ain.

A11. La poursuite et l'intensification de l'engagement lycéen après la rafle du 5 juin 1944

  • Sites internet :

- Lycée Lalande. Wikipédia. Consulté le 13 mai 2024 sur https://fr.wikipedia.org/wiki/Lyc%C3%A9e_Lalande

Médaille de la résistance :

- (2004). Le lycée Lalande, Médaille de la Résistance. https://www.lalande2.com/images/LE_LYCEE_LALANDE/PDF_light/6.-Le-Lycee-Medaille-de-la-Resistance.pdf

- Le lycée Lalande. Maquis de l'Ain et du Haut-Jura. Consulté le 13 mai 2024 sur https://www.maquisdelain.org/article-le-lycee-lalande-96.html


  • Livres :

- Morin,P. (2012) J'ai eu vingt ans à Dachau. Acquiprint.


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Utilisation du DVD-Rom

A1 : aucune

A2 : aucune

A3 : aucune

A4 : La Résistance dans l'Ain et le Haut-Jura - L'Imprimerie républicaine à Bourg-en-Bresse

A5 : La Résistance dans l'Ain et le Haut-Jura - Les FUJ du lycée Lalande à Bourg-en-Bresse passent à l'action (1942 - 1943)

A6 : aucune

A7 : aucune

A8 : aucune

A9 : La Résistance dans l'Ain et le Haut-Jura - Barange Hugues (1920-1944), _Micky_ ou _Cordier_, responsable des FUJP (Forces unies de la jeunesse patriotique).pdf

A10 : aucune

A11 : aucune




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Et un grand merci à nos professeurs qui se sont démenés depuis Septembre, travaillant de nombreuses heures, de jour comme de nuit, pour accompagner notre classe de 2nde D (2023-24) jusqu’à l’aboutissement de ce projet.